Contenu tiré de l’entretient du journal GHI.
25 janvier 2022
Claudio Alessi, ancien athlète de haut-niveau, lance SOS post-Covid réhabilitation pour aider les victimes de Covid long.
Sa respiration est haletante. «Le simple fait que je me tienne devant vous aujourd’hui est un miracle», précise d’emblée Claudio Alessi. Lui, l’ancien champion d’arts martiaux, âgé de 57 ans, peine désormais à finir une randonnée en montagne de seulement dix kilomètres. Alors qu’il y a quelques années à peine, il effectuait un camp extrême au Japon et enchaînait les compétitions au plus haut niveau.
Décidément, Claudio Alessi n’est plus le même. Depuis qu’il a attrapé le Covid en juillet 2021 et qu’il a été rapatrié d’urgence des Maldives aux HUG, il a fallu se relever et réapprendre. A respirer, à marcher, à faire du sport… Une longue et lente reconquête qui se poursuit encore aujourd’hui, avec l’appui du service physio-respiratoire et sportif de l’Hôpital de la Tour, à Meyrin. Un combat qu’il mène en ayant la chance d’être entouré.
Désemparés à la sortie de l’hôpital
«Mais qu’en est-il pour ceux qui doivent se remettre d’un Covid long en étant seul?» C’est ce que s’est demandé Claudio Alessi en sortant de l’hôpital le 4 octobre dernier. Conscient des difficultés physiques mais aussi psychiques qui perdurent chez beaucoup de malades pour avoir lui-même vécu ce calvaire et avoir croisé nombre de personnes désemparées, Claudio Alessi a décidé de leur venir en aide.
Son association «No difference» a désormais une nouvelle branche. L’ancien champion lance «SOS post-Covid réhabilitation». Le concept est on ne peut plus simple. «Vous avez une question au sujet du Covid long? Un numéro de téléphone unique répond à tous les appels», explique Claudio Alessi. Objectif: diriger la personne vers le bon interlocuteur et proposer diverses activités.
Au-delà de la réponse médicale donnée notamment par les HUG (lire ci-contre), il s’agit de soutenir les personnes atteintes de Covid long ou ayant des séquelles suite à un Covid aigu. «Certaines n’ont pas le moral, restent enfermées chez elles, voire sont dans une situation de handicap. Nous voulons leur redonner l’envie de faire du sport, de voir des gens, de sortir. Et ce, en leur offrant des cours de yoga, de gym, de grimpe, de danse, d’arts martiaux en groupe ou en privé, des sorties culturelles ou encore les conseils d’un nutritionniste, un massage, une séance chez un magnétiseur, un naturopathe…»
Ostéopathes et coachs sportifs
Loin de chercher à se substituer aux médecins, l’association souhaite seconder l’action de ces derniers. «Imaginez une mère célibataire avec ses trois enfants et qui ne parvient pas à retrouver sa forme physique et morale!» insiste le cofondateur de «No difference». C’est pour aider cette maman esseulée comme le jeune étudiant qui n’a plus le goût d’aller en cours ou la personne âgée que l’association mobilise son réseau.
A l’image d’Alexandre Monney, ostéopathe, dont le travail consiste à «libérer les pertes de mobilités générées par l’état inflammatoire qui persiste dans les formes sévères et longues du Covid.» S’il se dit ravi d’apporter son aide au «noble projet» de Claudio Alessi, il n’est pas le seul. Céline Bartolme Elizarov agit, elle, sur l’environnement des personnes atteintes de Covid long: «En tant qu’home organiser, je peux leur apporter du bien-être, notamment en rendant leur intérieur plus fonctionnel et accessible.» De son côté, Anthony Proz, sera l’un des coachs sportifs de «SOS post-Covid réhabilitation».